L’interdiction du voile

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En mars dernier, “La Meuse” annonçait que cinq grosses écoles secondaires de la région liégeoise allaient interdire le voile islamique à leurs élèves dès la prochaine rentrée scolaire. Luc Gochel les a contactées hier pour connaître l’impact de cette nouvelle mesure sur le nombre d’inscriptions.

L’interdiction du port du voile est déjà effective dans 90 % des écoles de la Communauté fran- çaise, via le R.O.I. (Règlement d’Ordre Intérieur). Celui-ci interdit le port de tout couvre-chef (casquette comprise). Mais 10 % des écoles acceptent une certaine tolérance en la matière.

POUR DE NOMBREUSES RAISONS

En mars dernier, cinq grosses écoles liégeoises ont décidé de renoncer à cette tolérance. Pourquoi ? Les raisons invoquées sont nombreuses :

1. De plus en plus d’élèves mu- sulmanes se voilaient, soit par conviction personnelle, soit par pression familiale.

2. Les robes descendaient également de plus en plus bas

3. Et on constatait un phénomène inquiétant et croissant d’insultes de garçons musulmans vis-à-vis des filles qui ne se couvraient pas assez. Aujourd’hui, c’est la rentrée scolaire pour ces écoles secondaires, l’occasion pour nous de voir si cette décision a eu un impact sur leur fréquentation. 

1. L’Athénée Saucy de Liège élèves)

2. L’institut Marie-Thérèse (1.375 élèves)

3. L’Institut Saint-Sépulcre de Liège (600 élèves)

4. Le Collège Saint-François à Ans (650 élèves)

Capture d’écran 2015-09-02 à 07.51.01.png5. Le collège St-Hadelin, Sacré-cœur et Saint-Joseph à Visé (2400 élèves) La nouvelle mesure concerne ici surtout l’implantation du Sacré- cœur (une école de jeunes filles dans l’enseignement qualifiant). « Sans certitude car la rentrée n’est que pour aujourd’hui, explique le directeur Eddy Bonten. Mais sur les huit ou neuf élèves voilées, seules une ou deux m’ont dit qu’elles resteraient. Les autres partiront dans des écoles où le voile est encore accepté. Je le regrette, même si je suis d’accord avec la décision du Pouvoir Organisateur. Le voile était chaque année plus long et cela devenait un problème d’intégration, notamment par rapport à la condition de la femme. »

VERS DES ÉCOLES GHETTOS ?

Où vont alors étudier ces jeunes filles qui veulent conserver leur voile ? Plusieurs ont laissé entendre qu’elles s’inscriraient à l’école Marie-José de Liège.

«Je ne peux pas encore vous le dire, explique le directeur Christian Modave. Je verrai jeudi à la rentrée. » Mais le risque est grand désormais de voir ces dernières rares écoles à le tolérer encore devenir de petits ghettos. l

LUC GOCHEL  dans LA MEUSE du 2 septembre 2015