Maurice Husson m’écrivait ceci le 17 avril 2018:
« Depuis 2011, je vis la moitié de l’année – bientôt l’année entière – dans un coin préservé du Sud de la Thaïlande, à Satun, loin des hôtels et des touristes, dans une maison que je partage avec une famille thaïe.
J’ai enseigné jusqu’en 2008 dans un collège qui jouit d’une haute estime au sein d’une certaine « élite » liégeoise. Au fil des ans j’ai ouvert les yeux sur une réalité peu reluisante. Les fausses valeurs de la bourgeoisie d’argent ont éradiqué les racines évangéliques du projet éducatif dont j’étais imprégné. Enseigner, c’est une vocation, pas un boulot de fonctionnaire; on choisit une école pour apprendre, pas pour exhiber des vêtements de marque !
En toute modestie, mon travail s’est inscrit dans la lignée des HUMANISTES qui ont transmis leur passion aux grands bébés que nous fûmes (c’est ainsi que l’Abbé Castro nous désignait). Ces maîtres nous ont permis d’appréhender le monde avec des principes riches de sens. MERCI à tous.
Je ne pourrai participer à la journée des anciens de ce 21 avril car j’ai de nombreux rendez-vous avec la communauté thaïe à Bruxelles.
Crois bien que je penserai intensément à vous tous ce samedi. SOYEZ TRÈS HEUREUX.
Si tu le juges utile, transmets mon meilleur souvenir à chacun (e); tu peux même confier ce message aux professeurs… ».
Et il accompagnait son message de cette photo:
« Je savais qu’il avait été récemment hospitalisé et qu’il allait à nouveau se rendre en Thaïlande pour 3 mois.
Je n’imaginais pas que, le 6 décembre, il était parti si chétif, si diminué (probablement contre l’avis de ses médecins) comme s’il lui fallait connaître absolument une dernière fois le bonheur de vivre en famille, de promener des petits enfants qu’il considérait comme les siens.
Le 14 décembre, Maurice était à nouveau hospitalisé, cette fois là-bas et, après 27 jours de vaine lutte, le 9 janvier, il s’est envolé.
Je n’imaginais pas non plus qu’il serait enterré là-bas, aujourd’hui, au milieu de ses amis et par eux. »