En 1977, Jean-Pierre Dutilleux (Rhéto 1967) fait connaître au monde le sort des Indiens d’Amazonie, à travers son film «Raoni», sélectionné à Cannes. Par la suite, le cinéaste et photographe belge aidera le chef à se procurer des armes pour défendre sa forêt. Originaire de Malmedy, il a arpenté la planète pour filmer des tribus isolées, et témoigner de leur culture, parfois avant qu’elle ne disparaisse. Cela a été le cas du peuple Asmat (Indonésie) qui n’est plus que l’ombre de lui-même lors d’un second documentaire 25 ans après. De la Nouvelle-Guinée au Montana en passant par Madagascar, l’auteur raconte quatre décennies d’aventures parfois dangereuses et de découverte de l’autre.
Cinéaste et photographe spécialisé dans le reportage ethnographique, Jean-Pierre Dutilleux a grandi à Malmédy en Belgique. A 23 ans, caméra au poing, il partage au cœur de la forêt amazonienne la vie des Txucarramae, une tribu hostile d’indiens Kayapos. Diffusé sur la BBC en 1976, « Xingu, the White man is coming » , son premier film, témoigne de sa rencontre avec le chef Raoni et révèle au monde des tribus jamais filmées.
Fasciné par la personnalité charismatique du leader indien, il lui consacre en 1978 un long-métrage autour du thème de la destruction de la forêt amazonienne et du génocide des dernières tribus indiennes. Le documentaire « Raoni » , commenté par Marlon Brando , est nominé aux oscars 1979 et vaut à son auteur une réputation internationale.
C’est alors le début d’un engagement sans précédent pour la cause indigène. Sensibilisé au problème de la destruction des forêts tropicales, le chanteur et musicien Sting a accompagné J.-P. Dutilleux dans un de ses séjours en Amazonie. Ensemble, ils créèrent des Fondations (« RainForest » et «Forêt Vierge») dans douze pays. JP Dutilleux et quelques amis organisent une tournée mondiale avec le chef indien Raoni en 1989, au cours de laquelle il rencontre les grands de ce monde (François Mitterrand, Jacques Chirac, le Prince Charles, le Prince Albert de Monaco, Juan Carlos roi d’Espagne, Jean-Paul II…).
Passionné, depuis son premier contact avec les peuples du « Monde Premier » (nom générique qu’il préfère pour nommer l’ensemble des tribus indigènes), Jean-Pierre Dutilleux consacrera désormais sa vie à la cause. Il filmera les ethnies menacées dans les lieux les plus reculés (Papouasie, Philippines, Afrique, Indonésie, Amazonie… ) et organise des campagnes internationales afin de préserver leur culture séculaire.
Au cours de ses années de lutte pour la forêt et pour les Peuples Premiers, Jean-Pierre Dutilleux réalise un important travail de témoignage , une trentaine de films dont une douzaine en Amazonie et publie six livres.