Professeur de français retraité de l’agri (ISI), Jean-Pierre Callens est passionné par l’histoire locale. Mais c’est un peu par hasard qu’il s’est penché sur le sort des réfugiés juifs.
Comment avez-vous eu connaissance de l’existence de ce centre?
C’est en lisant un livre sur la Belgique et la persécution des Juifs que j’ai appris qu’il y avait eu ce centre à Marchin. Ensuite, aux archives de l’État, à Liège, j’ai pris connaissance d’archives conservées sous la rubrique «Archives du centre pénitentiaire école de Marneffe».
Au total, combien de Juifs sont passés par Marchin?
On ne sait pas exactement car il y a eu des allées et venues. En recoupant les registres, on sait cependant qu’entre septembre 1939 et le 10 mai 1940, 272 réfugiés sont passés par le centre. Et 115 d’entre eux seront déportés vers Auschwitz…
D’où venaient-ils?
La plupart venaient d’Allemagne qu’ils avaient fui surtout après la nuit de Cristal. D’autres venaient d’Autriche après l’annexion ou encore de Pologne ou de Hongrie. La plupart étaient germanophones.
Outre ceux qui ne sont pas revenus d’Auschwitz, certains ont eu un destin tragique…
Effectivement, lors de l’exode en mai 40, trois d’entre eux quittent la colonne de réfugiés et sont arrêtés à Namur. On les prend pour des espions allemands et ils sont finalement fusillés par les troupes belges.
(Article de Jean-Louis TASIAUX dans L’AVENIR du 12 juin 2015)
Vous pourrez lire les conclusions du livre de Jean-Pierre CALLENS dans le prochain numéro de L’UNION. Quelques exemplaires au prix de 10 euros sont encore disponibles chez l’auteur. Une réédition est envisagée pour 2019 en même temps que la parution du deuxième tome consacré au camp de Marneffe.