Contre le cancer, il faut bouger !

Un homme sur trois et une femme sur quatre seront confrontés au cancer avant l’âge de 75 ans. En cours de traitement, il est un message qui doit être rappelé : “Il faut bouger, son corps et ses méninges” !  Rester en mouvement représente un réel défi. Certes, l’activité physique dépendra de l’état du patient, de son niveau physique antérieur, de la réponse au traitement et des effets secondaires rencontrés mais il faut rester le plus actif possible et éviter la sédentarité.

Un groupe de centres hospitaliers belges a étudié “l’amélioration de la qualité de vie et la réintégration des femmes atteintes d’un cancer du sein par l’entraînement physique”. Impact (très) positif !

Entretien avec Anne-France Leclerc sur un sujet d’avenir ! Enthousiasme assuré !

Qui est Anne-France Leclerc ? 

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Brillamment diplômée de l’Université de Liège en juin 2013 après ses études secondaires au Collège Saint-Hadelin (Rhéto 2009), Anne-France Leclerc obtient dans la foulée un poste de kinésithérapeute au CHU de Liège. Depuis février 2015, elle est également assistante universitaire. Elle a 26 ans, originaire de Fouron-le-Comte, elle est célibataire et habite à Soumagne.

Tout a commencé sur un heureux hasard. Son mémoire de fin d’études coïncide avec le démarrage d’une étude pilotée par l’INAMI et coordonnée au CHU par les Pr D. Maquet et JM. Crielaard. Guidée par ces derniers, elle choisit d’aligner son sujet sur ce projet public qui traite de la revalidation multidisciplinaire post-cancer du sein. Ce travail signe alors son engagement dans ce projet pluriannuel auquel plusieurs hôpitaux belges ont participé, CHU de Liège inclus. « Dès juillet 2013, j’ai pu intégrer le Service de revalidation oncologique nouvellement créé au sein du Service de médecine de l’appareil locomoteur dans le cadre du projet pilote auquel je m’étais intéressée. Pour pouvoir prétendre à un doctorat, j’ai complété mon diplôme de master en kinésithérapie et réadaptation par une deuxième année de master en sciences de la motricité dispensé à l’ULg. Dans cette attente, j’en ai profité pour suivre des cours de médecine, participer à des congrès (inter)nationaux, publier des articles et continuer de récolter les données de l’étude INAMI toujours en cours ».

En 2015, elle devient doctorante, toujours sous la supervision du Pr D. Maquet qui coordonne le projet avec le Pr J-F Kaux (chef du Service de médecine de l’appareil locomoteur). « Au CHU, on n’a pas attendu le rapport officiel sur l’étude pour aller plus loin dès lors que les résultats en interne démontraient les bénéfices engendrés ». Ceux-ci sont évalués à l’aune de trois critères : les capacités physiques du patient ; son profil psychologique ; sa composition corporelle. Les résultats du projet ont été publiés à plusieurs reprises. Les références des publications dont Mme Leclerc est premier auteur sont reprises à la fin de cet article. Après trois mois de prise en charge, les patientes du groupe expérimental présentaient une amélioration significative de leurs capacités physiques (PMA, VO2max, périmètre de marche, souplesse, …), de leur qualité de vie et de leurs fonctions (physiques, cognitives et sociales) mais aussi des symptômes liés aux traitements, sans oublier une diminution significative du pourcentage de masse grasse. Une publication à paraître prochainement démontre les bénéfices à long terme de la revalidation : « Au terme des deux années d’étude, les analyses révèlent toujours des améliorations significativement plus grandes (et continues) au sein du groupe expérimental qu’au sein du groupe contrôle, faisant la preuve des bénéfices substantiels apportés par le programme ».

 ► Les publications scientifiques d’Anne-France LECLERC

(Article du Chuchotis sur la revalidation oncologique).