Une rétrospective consacrée à Hubert Grootedaes voit le jour à Liège. Vingt ansaprès la disparition du génial photographe.
Le village d’Aubel doit s’en souvenir, il a vu naître l’un des artistes majeurs de la photographie belge et internationale. Hubert Grootedaes a donné son nom au centre culturel local, certes. Mais vingt ans après son décès, survenu le 23 octobre 1994, c’est le Grand Curtius, à Liège, qui lui consacre un large hommage sous forme de rétrospective.
L’homme a réalisé les portraits des plus grandes vedettes, a enseigné deux décennies à l’Institut supérieur Saint-Luc de Liège, a sans cesse questionné l’art photographique, mais a aussi exposé, au cours de sa carrière, à Paris, Tokyo, Londres, Montréal, Houston, Londres, Berlin, etc.
C’est le 6 novembre 1927 qu’il a vu le jour à Aubel, entouré de ses parents fromagers, Antoine Grootedaes et Clémentine Laixhay. Ses études, il les a réalisées à quelques encablures de là, au collège Saint-Hadelin de Visé. Hubert Grootedaes attendra 1947 pour toucher à la photo, après que sa mère lui ait offert son premier appareil.
Se rendant régulièrement au Théâtre du Gymnase à Liège, il y photographie les vedettes de passage et ouvre un studio de portraits dans la Galerie Cathédrale – chose rare pour un photographe à l’époque. Une rencontre déterminante s’est opérée en 1959, avec Léo Ferré. Les deux hommes vont devenir amis, à tel point que l’on ne compte plus aujourd’hui les photos du chanteur réalisées par Hubert Grooteclaes. Leurs enfants, soit dit en passant, se côtoient encore aujourd’hui.
Hubert Grootedaes s’est alors installé en région liégeoise, avant de parcourir le monde et de vivre ses trente dernières années à Embourg (Chaudfontaine), où son épouse habite encore aujourd’hui.
«Notre père a vécu 27 années de sa vie à Aubel, explique une de ses trois filles, Pascale Grootedaes. Le Pays de Herve, ce n’était pas uniquement quelques souvenirs pour lui. C’était sa région, tout simplement».
« Vous savez, il ne parlait pas beaucoup. Mais son attachement à la région d’Aubel, on le retrouve dans son travail photographique encore aujourd’hui. Il l’a immortalisé à de nombreuses reprises, ajoute Marianne, l’aînée. Je dirais que ce qu’il appréciait tout particulièrement, plutôt que les bâtiments, c’étaient les paysages. Il y emmenait régulièrement ses étudiants, le paysage devenait alors le thème du travail photographique.»
Ses filles ne vivent pas bien loin aujourd’hui. «Dans la région d’Esneux, confie Madeleine Grooteclaes, la benjamine. Honnêtement, nous ne connaissons pas vraiment Aubel mais son travail nous permet de voir la région sous son regard ».
Exposition au Grand Curtius (Liège) du 24 octobre au 25 janvier, du lundi au dimanche (sauf le mardi) de 10 h à 18 h.
Article de Benjamin HERMANN dans « L’Avenir » du lundi 27 octobre 2014
Cette très belle exposition, prolongée à juste titre jusqu’au 8 février mérite vraiment le détour.
Elle retrace de façon très conviviale la vie de et du photographe Hubert Grooteclaes.
Il serait regrettable de retrouver le nom de « cet ancien qui a conquis le monde », dans ce type de phrase du critique français Alain Tercinet, à propos de deux jazzmen liégeois reconnus dans le monde entier, mais beaucoup moins à Liège : « Deux des musiciens les plus scandaleusement sous-estimés, pour ne pas dire oubliés, de nos jours » (From Rome to Comblain – THOMAS – JASPAR Quintet).
Profitez vite de cette trop rare occasion pour (re)découvrir les photos de cet homme de talent dont j’ai appris, ô surprise, par ce blog, que nous avions usé nos pantalons sur les mêmes bancs « hadelinois ».
Creusen Marc
Rhéto « Cuvée » 1971